La formation universitaire et la formation professionnelle ont pendant longtemps été considérés comme des champs de bataille académiques indépendants l’un de l’autre au Luxembourg. Avec l’apparition et les premiers succès de la formation tertiaire professionnalisante, ce temps est toutefois révolu.
L’évolution qu’a connue l’Université du Luxembourg depuis 2003 a été des plus remarquables : avec désormais une offre de qualité de 12 bachelors, 42 masters, 6 écoles doctorales ainsi que 13 formations qualifiantes et formations continues, elle remporte d’ores et déjà une excellente 11e place dans le « Times Higher Education Young University Ranking 2017 », qui répertorie les 200 meilleures jeunes universités du monde, c’est-à-dire dont la création remonte à moins de 50 ans.
La présence d’une université dynamique n’est pas seulement un vecteur d’attractivité sur le plan international, mais également une pierre angulaire de l’attractivité et de la compétitivité « faites maison » parce qu’elle « alimente » le marché du travail avec des profils – aussi « faits maison » – pour s’atteler aux nouveaux enjeux, animés notamment par la digitalisation, la troisième révolution industrielle et une gestion plus responsable des ressources naturelles. Un aspect prioritaire de l’Université du Luxembourg et une mission importante dans le cadre académique est la recherche, qui contribue à la construction du savoir. Le savoir est crucial pour alimenter le développement économique du pays. La genèse et le développement du savoir est donc au cœur de la construction du futur de l’économie luxembourgeoise et d’une intégration professionnelle réussie des jeunes diplômés.
Si l’enseignement de nature académique est un instrument indispensable à l’utilisation intelligente de ces connaissances et expériences dans l’économie, il est à noter que ce type de formation académique n’est pas la solution à toutes les situations de vie. En effet, les entreprises et ses collaborateurs et les particuliers ont besoin de formations professionnelles continues tout au long de leur vie afin de s’adapter à l’évolution du monde académique. Le projet de loi sur l’Université du Luxembourg prévoit ainsi la création future d’un « Centre de gestion pour la formation continue et professionnelle universitaire ». Or, afin d’assurer que l’épineuse équation de l’offre et de la demande puisse être résolue, ce nouveau centre devrait être épaulé par un partenaire qui connaît les besoins du terrain. De par sa proximité avec ses ressortissants, la Chambre de Commerce est une référence incontournable à cet égard et devrait être le partenaire privilégié de l’université.
D’ailleurs, la récente tendance de valoriser le concept non seulement de la formation continue, mais la formation professionnelle universitaire en particulier n’est pas tout aussi récente pour la Chambre de Commerce, initiateur de l’Institut Supérieur de l’Economie (ISEC), qui fête son premier anniversaire ce mois-ci, et qui a pour but de proposer des programmes d’enseignement professionnel diplômant à des actifs qui souhaitent approfondir leurs connaissances théoriques dans un domaine où ils ont déjà acquis une certaine expérience ou qui leur semble pertinent dans la perspective de l’évolution de leur carrière professionnelle – pensons par exemple à l’informatique de gestion, au management de la qualité ou encore à l’expertise de chef de chantier.
La possibilité d’avoir recours à ce type de formation novateur au Luxembourg s’impose d’autant plus dans le contexte que je viens d’aborder: un marché du travail qui connaît et qui connaîtra des changements fondamentaux que ce soit au niveau des qualifications requises ou en ce qui concerne la façon de travailler. Être capable de réagir rapidement et efficacement aux évolutions dynamiques du monde du travail et saisir les opportunités de la digitalisation et du développement durable sont devenus des conditions indispensables à une réussite pérenne. Renforcer son employabilité, son agilité et sa volonté d’accueillir le changement à bras ouverts, telles sont des caractéristiques importantes à l’aune des défis du 21e siècle.
Un autre élément qui ajoute une plus-value exceptionnelle au concept de l’ISEC est la manière dont les programmes sont élaborés. La proximité de la Chambre de Commerce avec ses ressortissants permet à l’ISEC de façonner son offre selon les besoins réels de ces derniers et d’apporter des réponses « sur mesure » aux besoins des entreprises et des secteurs d’activités. Qui plus est – et ceci est sans doute l’aspect le plus intéressant pour nos entreprises: l’ISEC se considère comme une plateforme ouverte aux inputs non seulement d’autres partenaires académiques, mais avant tout des acteurs économiques. Ce n’est qu’en échangeant avec le secteur privé que l’ISEC conçoit son offre, ce qui permet de développer des programmes sur mesure non seulement pour les salariés, mais également pour les entreprises.
L’intérêt pour la formation professionnelle tertiaire est au rendez-vous : l’année académique 2016/17 a compté 78 étudiants et les nouveaux candidats attendent avec impatience la rentrée du 15 septembre. Il ne me reste donc plus qu’à souhaiter une bonne reprise à tous et à toutes !