Cette trêve estivale est bienvenue : après une première moitié 2016 très (trop ?) mouvementée, la seconde partie devrait être tout aussi animée. La complexité et l’envergure de plusieurs dossiers font que ceux-ci nous suivront encore des mois, voire des années. Je compte en citer trois plus particulièrement dans ce post, en l’occurrence 1. le Brexit et le positionnement du Luxembourg à son égard, 2. la réforme fiscale avec ses implications sur les finances publiques et 3. la course aux talents pour développer nos niches de compétences dans l’ère digitale, ces trois sujets étant par ailleurs directement ou indirectement liés. Continue reading
Author Archives: Carlo
Réussir à former et former pour réussir !
La Chambre des Députés vient de voter le projet de loi modifiant la loi modifiée du 19 décembre 2008 portant réforme de la formation professionnelle. L’avis de la Chambre de Commerce à ce sujet (cf. www.cc.lu ) a été mitigé : certains changements sont à saluer, d’autres auraient pu aller plus loin. La formation professionnelle initiale représente un défi d’envergure dans la mesure où un rapprochement renforcé entre l’école et le monde économique est indispensable.
Grex-it, Schengx-it, Brex-it, stop-it!
« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait »[1].
Qui aurait pensé il y a 66 ans que ces mots de Robert Schuman allaient retrouver leur bien-fondé de nos jours? Plutôt que de se faire, l’Europe semble se défaire : croissance anémique, tensions politiques, vociférations populistes, craintes parfois irrationnelles de l’immigration, mosaïque de décisions commerciales unilatérales. Une combinaison parfaitement toxique. Solidarité, vous dites ? Un amour refroidi l’on dirait. Continue reading
Réforme fiscale : the companies are watching you !
Si la teneur de la réforme fiscale demeure un secret jalousement gardé dont les contours ne seront dévoilés qu’à l’occasion du discours sur l’état de la nation (voire quelques jours auparavant dans le cadre d’une tripartite), certains axes semblent toutefois acquis : une hausse du crédit d’impôt pour salariés, l’abolition de la fameuse « contribution pour l’avenir des enfants » (jamais introduite car devenue entretemps « impôt d’équilibrage budgétaire temporaire »), l’aplanissement de la prétendue « bosse des classes moyennes », des mesures pour les familles monoparentales. La neutralité budgétaire de la réforme, un des principes maîtres au départ de la réforme, semble par ailleurs appartenir au passé. La conjoncture et le Zukunftspak (qui a été à la base présenté pour concourir à l’assainissement budgétaire) sembleraient avoir donné lieu à une « marge de manœuvre », de sorte que des allégements fiscaux seraient désormais envisageables.
Terrorisme: quel impact sur l’activité socio-économique?
« Le terrorisme est de retour »… Il ne s’agit certes pas d’un phénomène réellement nouveau: il suffit de penser aux Brigades rouges ou encore à la Fraction Armée Rouge, pour ne mentionner que deux exemples passés. Le mot « terrorisme » a d’ailleurs été utilisé dès le 18e siècle, pour dépeindre la « Terreur » semée par Robespierre et son Comité de salut public durant la Révolution française.
Nous assistons cependant à un rebond du phénomène terroriste, de surcroît sous une forme radicale. Divers facteurs (économiques, sociaux, géopolitiques, etc.) peuvent être à l’origine de cette résurgence, mais toute forme de terrorisme est rigoureusement inexcusable.
On ne saurait trop insister sur l’indicible horreur liée à ces attaques terroristes, sur la destruction de précieuses vies humaines et sur les tragédies associées. Dans ce post, je souhaite aborder l’impact socio-économique du terrorisme, donc porter un regard plus « matérialiste » sur le terrorisme.
Réforme du bail commercial : une révolution juridique pour des résultats limités?
Chers lectrices, chers lecteurs,
Tout d’abord, je tiens à vous souhaiter à toutes et à tous une excellente année 2016 !
Comme chaque nouvelle année, 2016 apportera son lot de réformes, qui, je l’espère, contribueront au développement socio-économique et sociétal de notre pays.
Rares sont cependant les réformes chamboulant tout un secteur économique en modifiant totalement les règles juridiques applicables.
C’est pourtant ce que se propose de faire le gouvernement concernant le secteur de la location de locaux commerciaux, qui devrait connaître au courant de cette année une modification totale du régime juridique du bail commercial. Continue reading
Après une année 2015 mouvementée, que nous réserve 2016?
L’année 2015 aura été une année marquée par des hauts et des bas, d’un point de vue économique. Après quelques hauts essentiellement en début d’année, les premières révisions à la baisse des perspectives économiques mondiales ne se sont pas fait attendre, suite au ralentissement marqué de l’activité en Chine qui, en 2015, a affiché sa plus faible hausse depuis 25 ans. Bon nombre d’indicateurs sont désormais dans le rouge : l’indice IFO déterminant le climat de l’économie mondiale se replie et le Bloomberg Commodity Index, mesurant le prix d’une vingtaine de matières premières, atteint son niveau le plus bas depuis 16 ans, reflétant ainsi la faiblesse de la demande. Les indicateurs avancés ne laissent pas entrevoir de revirement de tendance dans le sens d’une accélération franche de l’économie mondiale à moyen terme. Croissance et productivité anémiques – le « new normal », serait-il arrivé pour rester?
Pour une « Troisième Révolution Industrielle » à la luxembourgeoise !
Le prospectiviste Jeremy Rifkin, père de la théorie de la Troisième Révolution Industrielle, laquelle vise à faciliter la transition vers un nouveau modèle économique défini par le couplage des technologies de l’information, des énergies renouvelables et des réseaux de transport intelligents, a trouvé avec le Luxembourg un terreau idéal pour mettre en avant sa vision d’une économie pleinement interconnectée et durable. Le Luxembourg pourrait, à la faveur de ce processus ouvert, devenir un précurseur des idées innovantes lui permettant de relever les grands défis du futur. Ce processus permettrait notamment de valoriser et de compléter une série d’atouts que notre pays développe actuellement à travers sa politique de diversification afin de constituer une base solide pour réaliser ce pas en avant. C’est la première fois qu’un exercice d’une telle envergure est mené au niveau national, avec une figure emblématique de la prospective en la personne de J. Rifkin.
Un agenda ambitieux pour une Présidence au service des entreprises, et donc des citoyens européens !
La Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne est officiellement lancée! A compter d’aujourd’hui, le Grand-Duché aura six mois pour donner une nouvelle impulsion au projet européen. Pour la 12ème fois, notre pays a l’honneur de veiller à cette mission importante, consistant à fixer un agenda ambitieux pour faire avancer l’Union sur un plan socio-économique et politique et à rappeler aux citoyens la valeur ajoutée de l’Union. A cette fin, il y a lieu de mener à bien un ensemble d’actions concrètes et parfois complexes, mais qui sont clairement dans l’intérêt des économies européennes et donc des citoyens.
Etat de la Nation : Sommes-nous sur la bonne voie ?
Lors de son discours sur l’état de la Nation du 5 mai dernier, le Premier Ministre a insisté sur diverses évolutions ou initiatives qui sont de nature à mieux arrimer le Luxembourg au « droit chemin » sur le plan économique et social.
Côté finances publiques, le Zukunftspak, synonyme d’un début de changement de cap (tant en ce qui concerne le format du budget que le rythme de consolidation), et l’augmentation soutenue des investissements publics ont été soulignés tout comme la volonté de transparence, d’attractivité et de simplification en matière de fiscalité des entreprises. Ce ne sera pas « une mince affaire » compte tenu de l’échange automatique d’information, de LuxLeaks ou d’initiatives internationales qui devraient induire un élargissement de la base d’imposition des sociétés, alors que la fiscalité reste un facteur de compétitivité déterminant à l’échelle internationale.