Le 23 juin 2016, le peuple britannique a fait connaitre par voie de referendum sa volonté de quitter l’Union européenne. Plus de deux ans après cet évènement historique inédit, et à moins de quarante jours avant la date butoir de sortie du 29 mars 2019, un accord final entre l’Union européenne et le Royaume-Uni reste encore à trouver, ou, disons plutôt, à valider des deux côtés de la Manche. Alors que le temps s’égrène, les chances de parvenir à un terrain d’entente jalonnant une sortie britannique ordonnée s’amenuisent inexorablement.
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Pour un « 5e plan PME » ambitieux
Les petites et moyennes entreprises (PME) représentent quelque 99% des entreprises luxembourgeoises, plus des deux tiers de l’emploi et quelque 70% de la valeur ajoutée – comme l’illustre le graphique ci-joint. Davantage encore que dans l’Union européenne dans son ensemble, les PME constituent d’évidence le véritable « fer de lance » de l’économie grand-ducale. Cette clef de voûte ne pourra cependant rester en place que si la compétitivité des PME sous toutes ses formes est confortée.
Continue readingRedistribution des fruits de la croissance : quels fruits ?
Alors que le contexte économique est entaché d’incertitudes au niveau international et européen, le Luxembourg semble un peu « sur un autre nuage » en matière de croissance économique. De nombreux intervenants semblent en effet convaincus de la grande prospérité, toujours croissante, du Luxembourg. Ils considèrent dès lors que l’Etat luxembourgeois, la sécurité sociale et les entreprises disposeraient de « cagnottes » bien fournies, permettant d’alimenter ad vitam aeternam une politique de redistribution tous azimuts, une sorte de « Gießkannenpolitik ». Continue reading
A global economic outlook
It is quite challenging at the current juncture to provide a fully accurate and detailed view of our economic outlook. Even the near future may seem uncertain, because of the interplay of macroeconomic imbalances, “innovative” political events and frequently volatile financial markets. Continue reading
Maîtriser les coûts et l’inflation via une indexation « conforme RIFKIN »
Le processus de Troisième Révolution Industrielle (TRI) a été lancé en 2015, avec le concours du Ministère de l’Economie, de la Chambre de Commerce et de IMS. Je me félicite de ce travail prospectif, innovant et de longue haleine, qui permet au Luxembourg de disposer de très utiles balises en vue de son adaptation à la « nouvelle donne économique ». Continue reading
Notre économie tourne bien, mais des nuages apparaissent à l’horizon
A première vue, l’économie luxembourgeoise se porte bien. Au cours du premier trimestre de 2018, le PIB en volume s’est accru de 5% environ en glissement annuel. Selon les projections du STATEC de mai 2018, le taux de croissance demeurerait d’ailleurs soutenu pour 2018 dans son ensemble et en 2019, avec respectivement +3,9 et +4,0%. Durant les six premiers mois de l’année et toujours sur un an, l’emploi total a quant à lui progressé de près de 4%. Peu de pays peuvent se prévaloir de résultats similaires, sauf éventuellement des économies émergentes ou en besoin de rattrapage économique. Or on peut difficilement accoler cette étiquette au Grand-Duché… Continue reading
Gouvernement(s) : quel bilan, quels défis, quels no-gos ?
Au moment où une législature s’achève, il me paraît judicieux de tirer un premier bilan de l’expérience gouvernementale. Une évaluation forcément incomplète à ce stade, car c’est souvent avec un certain recul – voire même un recul certain – que peut être correctement appréhendée une politique forcément multiforme et dont certains effets ne se dévoilent qu’au fil du temps. Un bilan nécessaire cependant, car il souligne les défis auxquels sera confronté le prochain Gouvernement, qui ne disposera certainement pas d’une éternité pour poser ses premiers jalons et mettre en œuvre les réformes requises.
Quel bilan ?
Il me semble qu’on puisse inscrire au crédit du Gouvernement actuel les initiatives liées notamment au « processus Troisième Révolution Industrielle », visant à favoriser une croissance plus qualitative, assise sur des gains d’efficacité plutôt que sur l’utilisation croissante de ressources non extensibles à l’infini (l’emploi frontalier, par exemple). Je note aussi la volonté de diversifier l’économie – en direction du spatial par exemple – et d’accroître son intensité en recherche et développement. Le tout a été mis en œuvre sans négliger la place financière, comme le montrent les efforts de promotion des Fintech et les actions accomplies afin de favoriser la transparence fiscale – qui sont essentielles autant pour la réputation internationale du Luxembourg que pour le fonctionnement au jour le jour de nos sociétés financières.
Retour vers le futur… du travail (ou comment former à des professions qui n’existent pas encore)
Selon la note de conjoncture de juin 2018 du STATEC, depuis 2013, le taux des postes vacants augmente tant au Luxembourg que dans l’ensemble de la zone euro, et ce, surtout dans les secteurs des services aux entreprises, des TIC et de l’Horeca. Pourtant, le Grand-Duché garde un taux de chômage avoisinant les 5,4% (taux similaire à celui d’avant-crise) avec quelques 15 000 personnes sans emploi. Si on enlève de ces chiffres l’impact du chômage frictionnel, c’est-à-dire le chômage « naturel » issu de la transition et du délai nécessaire à une personne pour trouver un emploi, cela nous fait plus de 6700 personnes en recherche d’emploi. Il persiste donc un phénomène de divergence entre offre et demande sur le marché du travail qui prend ses racines dans un déséquilibre de compétences d’ailleurs identifié par l’European skills and jobs survey (ESJS) réalisé en 2014 dans les 28 Etats membres de l’Union Européenne[1].
De la laine de roche dans mon yaourt, ou l’effet NIMBY à la sauce luxembourgeoise !
Le Luxembourg ne verra donc pas l’investissement de l’entreprise Knauf sur son sol. A priori, on pourrait se dire que, dans une optique transfrontalière et régionale, une implantation d’une nouvelle entreprise industrielle chez notre voisin français est une bonne chose, pour équilibrer quelque peu le développement économique sur le territoire de la Grande Région, dont peut bénéficier indirectement le Grand-Duché. Les réflexions autour de la croissance qualitative doivent englober aussi des considérations en matière d’aménagement du territoire et d’organisation de l’espace dépassant les frontières luxembourgeoises. Continue reading
Pour une croissance plus (im)matérielle
Les facteurs de production « classiques », qui sont intrinsèquement à la base du phénomène de croissance, tendent à se raréfier au fil du temps. On songera d’une part à la main-d’œuvre qualifiée – qui ne peut que s’éroder suite au vieillissement démographique – et d’autre part à la conjonction de ressources naturelles moins abondantes et d’un encadrement plus contraignant des émissions de dioxyde de carbone. Dans un tel contexte, qui apparaît déjà en filigrane actuellement, la croissance sera de plus en plus tributaire des hausses de productivité fondées sur le savoir et les actifs immatériels. Continue reading